Qu’est-ce que la médecine douce ?
Les médecines douces sont des approches médicales alternatives ou complémentaires à la médecine classique.
Les “médecines douces” sont parfois dénommées “médecines alternatives”, “médecines complémentaires”, “médecines naturelles” ou encore “médecines holistiques”.
Bien souvent, ces termes sont interchangeables bien qu’ils mettent l’accent sur des aspects différents.
- Médecine douce
Appuie sur le caractère non-invasif et respectueux de ces thérapies. - Médecine alternative
Présente ces thérapies comme une alternative à la prise de médicaments ou aux méthodes de médecine classique. Par exemple, le fait de prendre un produit à base de plantes plutôt qu’un générique en cas de douleur d’estomac. - Médecine complémentaire
Suggère une complémentarité entre la médecine classique et les produits naturels. Il peut s’agir par exemple d’une thérapie par les arts en parallèle à un suivi psychologique. - Médecine naturelle
Décrit les traitements qui utilisent des herbes, des vitamines ou encore des minéraux pour promouvoir la guérison. - Médecine holistique
En grec, holos signifie “tout”. Ces méthodes considèrent qu’il ne faut pas donner un médicament x pour un symptôme y mais qu’il est nécessaire de comprendre l’individu dans son ensemble. Les soins s’orientent sur des aspects physiques, psychologiques mais également spirituels.
Les exemples de médecines douces sont nombreux : acupuncture, homéopathie, naturopathie, ostéopathie, hypnose, phytothérapie, etc… Et cette liste s’accroît de jour en jour.
La demande en médecine naturelle explose
Selon un récent sondage, plus de 40% de la population suisse a recours aux médecines naturelles au moins une fois par année.
L’offre ne tarde pas à venir répondre à cette nouvelle demande. Les reconversions dans les thérapies alternatives connaissent une augmentation spectaculaire. En 2022, plus de 17’000 personnes se sont réorientées professionnellement dans le domaine des médecines douces.
Les pharmacies aussi s’engouffrent dans ce marché. La liste des produits naturels dans les rayons ne cesse de s’accroître pour répondre à la demande de la patientèle. Pour les pharmacies, les médecines douces représentent entre 3% et 6% du chiffre d’affaires.
Les produits naturels les plus populaires sont ceux de l’homéopathie et de la phytothérapie.
La montée en puissance de la médecine préventive
Comment expliquer cette explosion des médecines douces ? L’une des raisons clés pourrait être… la pandémie du Covid.
En effet, au plus fort de la crise sanitaire de 2020-2022, la médecine préventive a connu un essor phénoménal. Bien entendu, nous cherchions les meilleurs moyens pour guérir les individus atteints du Covid. Plus encore, nous cherchions les meilleures méthodes pour ne pas tomber malade, pour renforcer notre système immunitaire.
Ce recentrage de la médecine sur le préventif peut aussi s’observer chez les assureurs. Ils en font leur nouveau cheval de bataille via leurs applications et systèmes de bonus.
Cette accélération de la médecine préventive contribue à la popularité des médecines douces.
Les médecines douces et la LAMal
L’acupuncture, la médecine anthroposophique, la médecine chinoise, l’homéopathie classique et la phytothérapie sont prises en charge par la LAMal.
Cependant, il est nécessaire que ces prestations de soin soient offertes par des médecins qui ont suivi une formation dans l’une de ces spécialités.
Les prestations fournies par des thérapeutes non-médecins ne sont pas remboursées par LAMal. Elles ne sont remboursées que par les assurances complémentaires.
Les médecines alternatives et l’assurance complémentaire
Les offres d’assurances complémentaires pour la médecine douce sont nombreuses. Alterna chez Groupe Mutuel, Compléta chez Helsana, Compléta Top chez Swica, Natura et Medna pour Assura etc…
Chaque complémentaire détient une liste des cabinets et thérapeutes que l’assurance accepte de rembourser. Ainsi par exemple, certains ostéopathes sont acceptés par une complémentaires et pas par d’autres. Si vous souhaitez vous rendre chez un thérapeute en particulier, prenez soin de vérifier que votre assurance le rembourse bien.
Pour s’y retrouver, nos spécialistes sont à votre disposition.
Les médecines douces : plus ou moins de primes d’assurance-maladie ?
Les traitements en médecine douce durent plus longtemps que les traitements de médecine traditionnelle. En effet, ces traitements adoptent une approche holistique, l’arrêt de symptôme ne justifie pas l’arrêt du traitement. Puisque l’on peut toujours aller mieux, s’améliorer physiquement, mentalement et spirituellement, les traitements en médecines alternatives sont continus. De prime abord, on pourrait donc croire que ces traitements augmentent les frais et ont un impact négatif sur les primes.
Cependant, les thérapies en médecines douces sont parfois privilégiées à la place de prises en charge plus lourdes en médecine classique. Bien souvent, les coûts sont alors beaucoup plus faibles. Sans compter que les soins préventifs diminuent le risque de tomber malade par la suite. Ces soins préventifs économisent donc des soins futurs.
Entre ces deux aspects, difficile de trancher le débat. Pour autant, le cas du Canton d’Appenzell Rode-extérieur peut être éclairant. D’une part, ce Canton possède des primes parmi les plus basses du pays. D’autre part, il possède l’une des législations les plus libérales concernant la médecine douce. À titre d’exemple, c’est le seul Canton où les naturopathes sont autorisés à faire des injections. On compte près d’un naturopathe pour 200 habitants. Pour les autorités du Canton le constat est clair : la médecine douce permet de limiter les coûts.
Lexique des médecines douces
Il existe de très nombreuses disciplines de médecine douce. Voici un lexique des plus connues.
Médecine douce | Description |
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Acupuncture | Méthode chinoise qui consiste à stimuler des points précis du corps avec des aiguilles pour soulager la douleur et rétablir l’équilibre énergétique |
Ostéopathie | Méthode manuelle qui vise à rétablir la mobilité des différentes structures du corps (os, muscles, ligaments, etc.) pour soulager la douleur et restaurer le fonctionnement normal du corps |
Homéopathie | Méthode basée sur le principe de similitude qui consiste à utiliser des dilutions infinitésimales de substances pour stimuler les mécanismes d’autoguérison du corps |
Naturopathie | Approche holistique qui vise à stimuler les capacités d’autoguérison du corps en utilisant des thérapies naturelles telles que la phytothérapie, l’aromathérapie, la nutrition, etc. |
Médecine traditionnelle chinoise (MTC) | Ensemble de pratiques médicales chinoises qui incluent l’acupuncture, la diététique, les massages, la phytothérapie, etc. |
Réflexologie | Méthode qui consiste à stimuler des points réflexes sur les pieds, les mains ou les oreilles pour soulager la douleur et rétablir l’équilibre énergétique |
Hypnose | Méthode qui consiste à induire un état de conscience modifié pour aider à résoudre des problèmes psychologiques ou physiques |
Shiatsu | Méthode japonaise de massage qui utilise des pressions sur des points précis du corps pour soulager la douleur et rétablir l’équilibre énergétique |
Médecine ayurvédique | Méthode indienne qui utilise des plantes, des massages, des régimes alimentaires et des pratiques de méditation. |
Chiropratique | Méthode qui se concentre sur le traitement des douleurs musculo-squelettiques en ajustant manuellement les vertèbres de la colonne vertébrale pour rétablir l’alignement et améliorer la fonctionnalité du système nerveux. |
Médecine intégrative | Approche qui combine la médecine conventionnelle avec des pratiques complémentaires et alternatives. |
Sonothérapie | Pratique thérapeutique alternative qui utilise les sons et les vibrations pour aider à améliorer la santé mentale, émotionnelle et physique d’une personne. Elle peut impliquer l’utilisation de différents instruments de musique, tels que des bols chantants, des gongs, des diapasons ou des voix chantantes. |
Évaluer le sérieux d’une thérapie alternative
La montée en puissance des médecines douces pose la question de leurs règlementations. Les médecines alternatives sont des pratiques relativement nouvelles et il n’y a pas encore de cadre juridique complet pour encadrer pleinement cette activité.
Nous sommes donc contraint d’évaluer par nous-même le sérieux et l’efficacité des différentes pratiques. Pour ce faire, deux petites astuces peuvent nous y aider.
- Le positionnement du thérapeute vis-à-vis de la médecine classique
Si la thérapie est présentée comme complémentaire à la médecine classique, c’est un bon signe. En revanche, si la pratique s’accompagne d’un rejet en bloc des acteurs du champ médical, il convient de s’interroger sur le sérieux de la discipline. - Le temps de la formation des thérapeutes
Pensez à vous renseigner sur le temps de formation des thérapeutes. Certaines formations durent 4 ans, d’autres 6 mois. Si le titre de thérapeute est délivré après une formation de 2 jours, il y a matière à rester vigilant.
Des “coupeurs de feu” dans les hôpitaux
Cela fait déjà quelques années déjà que les hôpitaux collaborent avec ceux que l’on surnomme les “coupeurs de feu”. Ces guérisseurs seraient capables de soulager des brûlures à distance. Ils disent avoir reçu un “don” transmis par ce qu’ils appellent “le secret”.
À l’hôpital de Genève par exemple, les médecins et infirmières reconnaissent parfois faire appel à leurs services – d’autant plus que cela est gratuit. Ces thérapies à distance viennent s’ajouter à la panoplie des outils du monde médical pour compléter les soins classiques.
Aussi, les patients font parfois appel aux coupeurs de feu pour supporter leur traitement contre le cancer.
La place des coupeurs de feu dans l’écosystème médical est floue. Comment intégrer correctement une pratique dont on ne comprend par l’effet de cause à effet ?
Une chose est certaine, il est important de ne pas se priver d’une pratique qui soulage les douleurs des patients, sans pour autant perdre son esprit critique.
La médecine douce et l’avenir de la santé publique suisse
Globalement, l’essor des médecines douces vient en complément des pratiques médicales classiques. Un sondage de 2022 montre que 62% de la population suisse estime que les thérapies alternatives ne doivent pas remplacer la médecine conventionnelle mais doivent rester un complément.
En Suisse, de nombreux hôpitaux commencent à ajouter des options de médecines douces pour répondre aux besoins des patients. C’est sans doute dans cette approche de la médecine intégrative que se trouve l’avenir de la santé publique en Suisse. Et c’est peut-être aussi, espérons-le, l’une des solutions pour nous permettre de diminuer le coût des primes d’assurance-maladie.